Une semaine, il faut choisir entre grève (de la SNCF et la RATP) et divorce (des Sarkozy) ; une autre, c’est entre grève (d’Air France) et vacances (de la Toussaint). C’est une chose d’arriver en retard à son boulot ; c’en est une autre d’arriver en retard à ses vacances. Le mouvement du personnel navigant de la compagnie aérienne a été beaucoup plus mal perçu que celui des cheminots et RATPistes. Il y a une histoire juive qui relève du même genre de situation. «– Allô, les fourrures Blumenstein ? Pourrais-je parler à M. Blumenstein, s’il vous plaît ?— Ah, je suis désolé, c’est impossible. M. Blumenstein est mort. — Mort ? En pleine saison ?» C’est à peu près ce que disaient les usagers d’Air France, complaisamment interviewés à la télévision. «Quoi, une grève pendant la Toussaint ? Mais ça nous dérange.» Tout se passe comme si on considérait un mouvement social et les perturbations qu’il provoque comme deux éléments complètement indépendants. La solidarité a des limites : personne n’est chaud pour faire la grève des vacances. On trouve légitime que des catégories de personnel cessent le travail, moins d’en pâtir nous-mêmes. On ne crierait pas au scandale si les vendeurs de parkas nous privaient de leur marchandise en août ou ceux d’ombrelles en février. Une grève qui n’aurait d’autre effet que le non-paiement des grévistes, et comment qu’on la soutiendrait. Ça ne ressemble guère à une avancée sociale. RATP et SNCF auraient moyen de faire une grève très populaire : il suffi
Pas de grève des vacances
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par Mathieu Lindon
publié le 3 novembre 2007 à 1h16
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