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Libération
Reportage

La face cachée des monts de la Lune

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Perdus à la pointe occidentale du Portugal, le massif et la ville de Sintra sont des terres de légendes où châteaux et jardins rivalisent de symboles et de luxuriance végétale.
publié le 10 novembre 2007 à 1h24
(mis à jour le 10 novembre 2007 à 1h24)

Chaos d'éboulis, rochers affleurant et brouillard épais. A quelques encablures du Cap da Roca, extrémité occidentale de l'Europe, la côte portugaise a des allures bretonnes. On dit qu'autrefois des marins perdus dans la brume auraient fait voeu d'édifier une chapelle sur la première terre que leurs yeux rougis de sel leur montreraient. La chapelle existe, elle s'appelle Notre-Dame et la terre Peninha.

Nous sommes au bout du monde connu, sur le dernier promontoire de la Serra de Sintra, prolongement du massif montagneux de l'Estrela, le massif de l'Etoile, dans l'ouest du Portugal. Les anciens l'avaient surnommé mont de la Lune, en hommage à l'astre de la nuit, auquel semble voué le lieu. Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Lisbonne, le massif de Sintra est une mini cordillère de 15 kilomètres de long et 5 de large. Un petit bout de terre, né d'un volcan qui n'a pas explosé, et dont la lave s'est refroidie peu à peu, laissant ça et là des amas rocheux de syénite (granit sans quartz).

Instruments d'astrologie. D'étranges cavités, dans lesquelles on trouve des boules de pierre, attirent l'attention. Posées là par l'érosion, ce serait, selon la tradition locale, des instruments d'astrologie utilisés par d'anciennes civilisations. «Il n'est pas rare de trouver ici des traces de rituels plus ou moins magiques. Rien de bien méchant, si ce n'est les déchets laissés sur place», explique, en souriant, Cidália Fonseca. Vestale des temps modernes, la j