Nicolas Sarkozy avait l'air si content, mardi, il semblait tellement s'amuser qu'on ne serait pas surpris que, bientôt, il y ait conférence de presse tous les jours. Il faut bien que les journalistes aussi travaillent plus. On n'est pas juste la patrie des TGV, aussi celle du PGV, le président à grande vitesse. D'ailleurs, comme Nicolas Sarkozy fait tout au moins cinq fois plus rapidement que les autres, peut-être serait-il juste que son quinquennat dure cinq fois moins longtemps et qu'on revote tous les ans. Dans la fable du Lièvre et la Tortue, il est à la fois la tortue, parce que c'est lui qui est parti le premier et se préparait de toute éternité (avant même d'avoir l'occasion de se raser, jurerait-on) à la présidentielle, et le lièvre qui court plus vite que tout le monde. Alors, évidemment, il n'a pas d'adversaire à sa mesure. Dans ces conditions, on comprend son goût pour la conférence de presse avec six cents journalistes, pour équilibrer le combat, comme un grand maître, aux échecs, qui jouerait six cents parties en simultané, tandis que chacun de ses adversaires ne se battrait que contre lui. D'un autre côté, on n'a pas l'impression que les médias dans leur ensemble cherchent tant que ça la bagarre.
Rendons à Chirac ce qui est à Chirac. Cette conférence de presse a mis en valeur au minimum un legs de l'ancien occupant de l'Elysée à l'actuel : le pschitt présidentiel. Sur le pouvoir d'achat, il a dit en gros «Si ça ne tenait qu'à moi.» - c'est-à-dir