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Libération
Interview

L'anonymat n'est plus qu'une notion nostalgique

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publié le 12 janvier 2008 à 1h56
(mis à jour le 12 janvier 2008 à 1h56)

Geert Lovink

Né en 1959, néerlandais, Geert Lovink est un théoricien des médias, critique du Net et activiste. Il est directeur de l'Institute of Network Cultures à Amsterdam, qui présente jusqu'au 3 février «Video Vortex», une expo et une conférence (18 et 19 janvier) consacré au phénomène Youtube et à la vidéo amateur (1). Fondateur de la liste de diffusion nettime, consacrée aux cultures en réseau, à la politique et aux médias tactiques, il vient d'éditer The Art of Free Cooperation, avec Trebor Sholz, et Zero Comments, Blogging and critical Internet culture, où il interroge la hype du Web 2.0 (ses blogs, wikis et réseaux sociaux), et développe notamment l'idée d'une «impulsion nihiliste» du blogging (2).

(1) www.networkcultures.org/ videovortex/

(2) www.eurozine.com/articles/ 2007-01-02- lovink-en.html

Vous êtes depuis longtemps un observateur critique de la culture Internet, quels changements significatifs avez-vous constaté?

Ce qui me fascine est la croissance constante des utilisateurs d'Internet hors Occident. Près de 20 % de la population mondiale a désormais accès au Net, soit 1,25 milliard de personnes, et ils sont plus du double à utiliser le téléphone mobile. Les nouveaux utilisateurs sont en Asie, en Amérique latine, en Afrique et au Moyen- Orient. Des projets éducatifs à grande échelle comme «One laptop per child» (un ordinateur portable par enfant) sont initiés. Les usagers du Net ne sont pas seulement des consommateurs d'information mais potentiellement des producteurs de logiciels. Quel logiciel intéressant va provenir du Nigeria ? Regardez à quel point la blogosphère ir