Pendant sa conférence de presse de mardi, Nicolas Sarkozy a, de nouveau, imposé son style. Parmi les innovations qu'il apporte au nom de la rupture des us et coutumes de la République trop compassée (à son goût), il dit souvent : «O.K.». Sa prestation, indéniablement percutante du strict point de vue de l'art oratoire, était émaillée de cette abréviation anglaise courante. Par exemple, à Laurent Joffrin (directeur de la rédaction de Libé) lui ayant demandé s'il n'avait pas fait basculer le régime présidentiel dans une forme inédite de «monarchie élective», Sarkozy s'étonne : «Moi, issu de la monarchie ?»,«Elective !»corrige Joffrin : «O.K. ! Alors, si la monarchie c'est l'élection, c'est plus la monarchie, m'sieur Joffrin.», ironise le Président avec des accents canailles de poulbot parisien.
L'abréviation O.K. a prêté à d'interminables débats historiques sur sa provenance exacte. On trouve trace dans des documents juridiques américains d'un «O.K.» dès 1790 et dans diverses publications pour «all correct» («tout roule» en gros), orthographié «oll korrect» ou «ole kurreck». En 1840, le candidat démocrate à l'élection présidentielle s'appelle Martin Van Buren, un descendant d'immigrés hollandais, natif de Kinderhook, ville de l'Etat de New York. Il fait campagne sous le slogan «Vote for OK» («Old Kinderhook»). Les historiens ont retrouvé dans le journal d'un planteur jamaïcain (1816) la tr