La vie privée, faut pas s'en priver - surtout quand elle reste privée. Quand, l'an dernier, Ségolène Royal en campagne réclame pour tous les enfants ce qu'elle a voulu pour les siens, cela donne-t-il le droit (et le devoir) d'enquêter sur l'enfance de sa progéniture pour qu'on sache ce qui attend la nôtre. Cela signifie-t-il que toutes les femmes devraient désormais accoucher dans Paris Match ? On dirait qu'il y a une bourse de la vie privée, qu'elle est parfois à la hausse et on ne parle que de ça, et parfois à la baisse où l'évoquer n'est plus du dernier chic. Mais le problème de Nicolas Sarkozy, ce serait plutôt actuellement sa vie publique que sa vie privée. On dit qu'il l'a voulu en médiatisant au maximum la moindre de ses aventures. C'est comme si la médiatisation était soudain une fatalité qui tombait sur les médias malgré eux. Car, enfin, quand, dimanche dernier, le président a souhaité médiatiser une allocution à prétention solennelle sur l'Europe, ça a fait un joli flop. Remarquons toutefois l'efficacité de Nicolas Sarkozy : la diffusion de l'information du Nouvel Observateur - qui n'avait spontanément scandalisé personne avant qu'il ne porte plainte contre le site de l'hebdomadaire - est maintenant condamnée par tous.
Savoir ce qui relève de la vie privée ou de la vie publique semble être désormais fonction d'une théologie si sophistiquée qu'elle en devient quasiment talmudique. Si le président envoie un message : «Si tu reviens j'annule tout», c'e