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Libération
Interview

On ne cesse de dépolitiser les émeutes»

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publié le 16 février 2008 à 2h22

Michel Kokoreff

Né en 1959, Michel Kokoreff est maître de conférences au département de sciences sociales de l'université Paris-V René Descartes et chercheur au Cesames (CNRS/Inserm). Il travaille depuis une quinzaine d'années sur les conduites et les représentations des jeunes de milieux populaires dans les quartiers pauvres. Il a publié les Mondes de la drogue (avec Dominique Duprez, Odile Jacob, 2000) ; la Force des quartiers. De la délinquance à l'engagement politique (Payot, 2003) ; la France en mutations. Quand l'incertitude fait société (avec Jacques Rodriguez, Payot, 2004). Il a récemment codirigé deux numéros de la revue Mouvements : «Les émeutes, et après ?» (n° 44, mars-avril 2006) et «La new droite. Une révolution néoconservatrice à la française ?» (n° 52, novembre- décembre 2007). Après avoir mené une enquête de terrain dans plusieurs communes de la Seine-Saint-Denis et un quartier populaire de Paris, il publie Sociologie des émeutes», (Payot, 2008), en librairie le 20 février.

Pourquoi un nouveau livre sur les émeutes de 2005 ?

Je trouvais intéressant de mettre en perspective ces émeutes urbaines, d'une ampleur inédite, avec les manifestations anti-CPE qui les ont prolongées, et le regain de tensions qui a entouré le pseudo-premier anniversaire des émeutes avec la campagne présidentielle. Destiné à répondre aux problèmes des banlieues, le CPE a non seulement mis dans la rue une autre jeunesse que celle des cités, ma