Jan Pronk Diplomate néerlandais, Jan Pronk est l’ancien envoyé spécial des Nations unies au Soudan. Il a été expulsé par Khartoum, fin 2006, suite aux critiques développées sur son blog à l’encontre de l’armée régulière, impliquée au Darfour. De retour dans son pays, ce travailliste voulait s’attaquer à une autre grande mission : rénover sa famille politique, le Parti du travail et du progrès (PVDA). C’était sans compter avec son franc-parler. Il a osé traiter de «menteur» Jan Peter Balkenende, le Premier ministre chrétien-démocrate. Ce faisant, il a effrayé ses camarades travaillistes, membres de l’actuelle coalition de centre gauche au pouvoir. Bien que seul «éléphant» en lice, la présidence du PVDA lui a échappé, le 24 septembre. Le plus grand parti de gauche n’en finit pas de dégringoler, dans les sondages. Plusieurs fois ministre de la Coopération, Jan Pronk, 67 ans, a derrière lui une longue et brillante carrière. Ancien secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, il enseigne la théorie du développement dans un institut d’études sociales.
Vous avez passé deux ans à Khartoum, de 2004 à 2006. A votre retour, quelles ont été vos impressions sur les Pays-Bas ?
Un profond changement avait déjà commencé en 2002, avec la «révolution» Pim Fortuyn. Les grandes tendances d'aujourd'hui en découlent encore : une peur à l'égard des minorités, des réfugiés et de l'islam, un certain repli sur soi-même. Les Néerlandais étaient les