Les Berlinois aiment bien sortir - au moins deux fois par an : pour le Festival du cinéma, et pour la Grüne Woche (Semaine verte). Ces deux événements se produisent en plein milieu de l'hiver. Le froid rend la vie difficile. On ne peut plus s'asseoir dehors sur les bancs des jardins publics ; les bouteilles éclatent toutes les nuits dans le casier à bières sur le balcon. Pas étonnant, en cette saison, que beaucoup de gens dépriment ou perdent la tête. De plus en plus seuls, ils appellent les services d'aide psychologique, les pompiers ou le ministère des Affaires étrangères - en menaçant de se prendre eux-mêmes en otages, s'ils n'ont pas, dans les vingt-quatre heures, un million d'euros en petite coupures et deux caisses de bières devant leur porte. C'est pour éviter ces opérations destructrices et détourner les habitants de leurs mauvaises pensées, que l'on organise ces principaux événements en hiver.
Trop de tout. Au Festival du cinéma de Berlin, le Berlinois fait la connaissance d'un tas d'actrices formidables, que personne ne connaît. Pendant la Semaine verte, sont présentées des denrées étrangères qui, pour parvenir jusqu'à Berlin, ont dû franchir les contrôles sanitaires les plus rigoureux. Il n'y en pas beaucoup, finalement. Par exemple, les produits russes vendus en Allemagne sont aussi produits en Allemagne. C'est pour ça qu'ils ont un goût si bizarre : ni russe, ni allemand, multiculturel en quelque sorte. Les produits d'origine ne répondent pas aux normes al