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Libération

Taxis de luxe chagrin

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publié le 8 mars 2008 à 2h37

Il n'y a rien de plus étrange que de se voir comme les autres vous voient. Lors de la récente confrontation entre Nicolas Sarkozy et les chauffeurs de taxi, auxquels il a fini par céder, plusieurs journaux français ont remarqué avec envie à quel point les taxis londoniens sont bien mieux que ceux que l'on trouve en France. Ils sont construits spécialement avec un rayon de braquage très court, disposent de grandes portes pour faciliter l'accès et sont nettoyés quotidiennement. Il y a peu encore, ils devaient, pour se conformer à la loi, transporter une pittoresque balle de foin destinée au cheval qui auparavant - il y a un siècle à peine -les tirait. C'est aussi à eux qu'on doit ces étranges abris peints en vert qu'on voit dans certains jardins londoniens : les abris des chauffeurs de taxi. Car, légalement, ils ne doivent pas laisser leurs chevaux sans entretien, et ces abris étaient les seuls endroits où ils pouvaient manger, boire et se protéger de la pluie tandis qu'ils s'occupaient de leurs amis équins.

Les chauffeurs de taxi sont réputés honnêtes, polis - ce sont des gentlemen de la route -, ils ont passé des années à circuler à vélo dans les rues de Londres (en fait, ils le font à mobylette), pour apprendre le nom de tous les petits passages et repérer tous les sens interdits.Un exploit connu sous le nom de «doing the knowledge» (faire son apprentissage). De nos jours, il est certainement plus facile d'obtenir un diplôme universitaire.

Privilège. Cependant, les cho