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Libération

Ames sensibles, s'abstenir

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par Chahdortt DJAVANN
publié le 12 avril 2008 à 3h04

Samedi

Dire ou ne pas dire

Je suis l'actualité presque tous les jours, de loin, parce que de près il y aurait un court-circuit dans ma tête et le risque d'explosion serait élevé. Même de loin, je me retiens de commenter l'actualité car si je dis ce que j'en pense, si je dis vraiment ce que j'en pense, très probablement on refusera mon papier, peut-être non sans quelque raison. Je fais donc la muette, moi aussi, comme mon personnage, mais sachez que je n'en pense pas moins. Je ne commenterai pas l'actualité, mais je vais dire un mot sur l'économie qui est à l'Occident ce que la colonne vertébrale est aux humains. Rigueur. Toujours samedi. Plan de rigueur. L'économie va mal. Et s'il n'y avait qu'elle ! Malgré les bonnes affaires avec les dictatures, l'économie des démocraties occidentales est devenue on ne peut plus instable, celle de l'Amérique en premier. A quoi a donc servi la collaboration des gouvernements occidentaux, depuis près de trente ans, avec des régimes totalitaires, islamiques ou pas, comme l'Iran, l'Arabie Saoudite ou l'Irak de Saddam, pour ne citer que des pays très riches du Moyen-Orient ?

Je me demande si les dirigeants occidentaux exigent des «conditions» pour faire de bonnes affaires avec tous les dictateurs de la terre. Arrêtons de nous payer de mots. La barbarie du monde est devenue un effet de mode pour l'Occident. Etre dans l'air du temps, c'est le maître mot : on passe avec une allégresse déconcertante de la Birmanie au Tchad et au Darfour, de l'Irak et