Le calme est totalement revenu, ou presque. La soif de renouveau des Italiens a été satisfaite. On nous a fourgué le même gouvernement qui a déjà échoué sous deux législatures, les mêmes personnes, avec quelques petites touches de lifting.
Ragots. L'information de droite, forte des milliards versés par l'Etat et de l'argent de Silvio, peut se remettre à jouer des coudes pour occuper charges et palimpsestes télévisuels. L'information de presque gauche qui avait promis, au tout début, une autocritique impitoyable et une réforme, peut s'occuper comme avant de vice-présidences, de ses intellos people et de ragots. La réapparition de quelques saluts fascistes, la Ligue qui avec 8 % des voix se comporte comme si elle en avait 80 %, la disparition de quelques vieux démocrates-chrétiens, la promesse de renvoyer chez eux 120 000 immigrés : voilà pour les misérables nouveautés. Mais, dans l'ensemble, tout est redevenu vieux et sans avenir, comme prévu. Mais si la politique est de plus en plus vieille, qu'est-ce qui incarne, alors, la faim de nouveauté du pays ? La technologie, que diable !
La moitié des Italiens a l'équivalent du brevet, mais 100 % d'entre eux ont un téléphone portable. Il suffit de prendre un train pour constater cette ruée vers l'avenir. Vous vous asseyez et vous sortez votre ordinateur. Il a déjà trois ans, ce n'est pas le dernier modèle, mais vous en êtes fier. Et voilà qu'en face de vous un ado boutonneux, en ricanant, en sort un plus petit et plus mince, et