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Libération

Les Jeux du désespoir

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publié le 31 mai 2008 à 3h40

Je vous rapporte un scoop, bien caché par la presse docile de Singapour. Lorsqu'on y a annoncé que Londres avait remporté les Jeux olympiques de 2012, il y a eu une fête, malheureusement interrompue par une explosion. Le bruit venait de la cuisine mais cela n'a pas stoppé la rapidité impressionnante avec laquelle les Britanniques, habitués depuis deux générations au terrorisme urbain, ont plongé au sol. Etait-ce un mauvais présage ? Nombre de Londoniens ne voulaient pas des JO et n'en veulent toujours pas.

Dôme. Ils ont retenu la leçon avec le Dôme du Millénium, la tentative de Tony Blair de leur faire célébrer l'an 2000 avec un bâtiment pharaonique au toit de plastique, empli d'expos disneyennes, censé représenter la joie spontanée. Cette chose abominable a englouti des centaines de millions d'euros, est passée du statut de huitième merveille du monde à celui d'immonde verrue architecturale, et a fini en lieu de spectacles pop à prix sacrifiés, symbole d'extrême prodigalité, d'arrogance et d'ineptie. Le seul souvenir mémorable, c'est celui de la reine lors de l'inauguration, stupéfaite lorsqu'on lui a demandé de chanter Auld Lang Syne les mains croisées sur la poitrine - ce qu'un monarque ne fait jamais avec ses sujets. Tony ne voulait absolument pas que cela devienne l'icône de sa période de gouvernement et il a été rebaptisé l'O2.

On dirait que les Jeux olympiques prennent le même chemin. Le budget de départ a triplé, car les experts financiers ont oublié d'inclure l