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Libération

Jacques a ri

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publié le 14 juin 2008 à 3h52

C'est visible, Jacques Chirac rit. Ce qui ne fut pas toujours le cas pendant ses douze ans de présidence de la République. Et pour nous non plus car, sauf cas pathologique d'amnésie politique, ce n'est pas franchement le souvenir de ses bonnes blagues qui envahit notre mémoire. Faut-il d'ailleurs que son successeur soit un triste sire pour qu'on en vienne à regretter son incontestable bonhomie et, ma foi, sa dignité.

Mais pour ce qui est de la rigolade, Jacques Chirac, que l'on dit hilarant dans le privé, a tout au long de ses deux mandats raté le coche de sa cote de popularité. Imaginons que tous les soirs pendant douze ans, juste avant le 20-Heures, il soit apparu à la télé pour raconter sa plaisanterie du jour. La minute nécessaire de Jacquou le craquant : Carambar enfoncé, Desproges menacé. Mais bon, non, ce ne fut jamais le cas. Ce qu'on retiendra de ses apparitions télévisuelles, c'est plutôt l'impression d'une certaine timidité, mâtinée d'une impatience presque colérique.

Sur cette image relax, une première question se pose : qu'est-ce qui le fait s'esclaffer ainsi, Jacques Chirac, au risque de mettre en péril l'intégrité de son lifting ? Assurément, vu la direction de son regard, une bonne blague lâchée par un des convives invité à la table du lancement de la fondation «Agir au service de la paix». Cet homme censément marrant, dessiné en silhouette de dos, c'est l'ancien président du Sénégal Abdou Diouf. On note cependant qu'un des autres participants - à la droite de