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Libération

L'Allemagne se met à poil

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publié le 21 juin 2008 à 3h58

Il suffit que le thermomètre grimpe au-dessus de 25 ° pour que Berlin se déshabille. C'est dans les bureaux que commence ce grand strip-tease collectif. Fini les complets gris serpillière et l'humeur assortie, le salarié berlinois troque son pantalon et son veston cintré contre un petit short effronté qui s'arrête juste au-dessus du genou, des chaussettes beiges et des sandales. Le ventre fièrement posé sur la ceinture, voilà le peuple des fonctionnaires et des employés de bureau qui s'en va, serviette sous le bras, la démarche joyeuse, un sourire affranchi au coin des lèvres. Cet affront aux conventions vestimentaires est sans risque, puisque de nombreuses administrations autorisent ce petit relâchement les jours de canicule. Et voilà que la nouvelle capitale allemande qui se donne tant de mal depuis l'unification pour devenir une vraie métropole, aussi élégante que Paris, aussi mondaine que Rome, aussi branchée que New York, aussi cosmopolite que Londres, voilà que le pauvre Berlin retrouve ses allures de provinciale mal dégrossie.

Cow-boys. Les bus, les trottoirs, les bureaux, les magasins. La ville entière est soudain prise d'assaut par des porteurs de shorts, collégiens grisonnants qui auraient vieilli trop vite, êtres sans âge et sans sexe entre Tintin et les petits chanteurs à la Croix de bois. Je me demande en les regardant défiler dans la rue le matin en quoi consiste le plaisir subtil du port du short ? Est-ce parce que le short prolonge les vacances ? Il sen