La mer est un théâtre de guerre. Trois livres récents le montrent, chacun à sa manière : un atlas, un annuaire des flottes de combat et un beau livre d'images. Ils permettent d'accéder directement aux sources pour saisir combien les espaces océaniques sont stratégiques.
Rêverie. L'atlas, c'est celui de la «géopolitique des espaces maritimes». Un outil quasiment professionnel comportant une centaine de cartes. Il a été réalisé par les meilleurs experts français, diplomates, juristes ou géologues. La mer n'est pas un espace libre de droit - elle est traversée de frontières qui délimitent les eaux intérieures, les eaux territoriales ou les zones économiques exclusives (ZEE). Leur délimitation est, en théorie, extrêmement simple : les eaux territoriales s'étendent jusqu'à 12 milles nautiques (1) du rivage et la ZEE jusqu'à 200 milles. En pratique, c'est un véritable casse-tête, où se mêlent intérêts pétroliers, zones de pêche, susceptibilités nationales et considérations militaires. Les contestations ne sont pas que des querelles exotiques : Ainsi, entre Paris et Londres, «la délimitation en Manche demeure incomplète, car les deux pays concernés devront s'accorder sur les limites de la zone de pêche britannique et de la ZEE française». Une zone, au nord-ouest des îles anglo-normandes, reste contestée entre les deux pays depuis 1977. Certaines régions du monde prennent soudain une importance considérable. C'est le cas aujourd'hui de l'océan Arctique, où la fo