«Nous avons soudain découvert que nous étions effroyablement pauvres, déclara mon hôtesse en me servant un plat tout prêt du supermarché. Nous ne pouvons absolument pas changer de voiture cette année.»J'ai jeté un coup d'oeil dans l'allée privée où se trouvait la voiture. Elle n'avait pas l'air bien vieille. Et c'était une Bentley. J'étais chez l'une des pythies littéraires de Londres, une femme connue pour sa généreuse hospitalité. Mais les vins blancs venaient des nouveaux pays d'Europe de l'Est, le genre de pays qui gagne à l'Eurovision. Le vin rouge avait le goût du meilleur millésime nigérian. «Ça ne vous dérange pas de manger dans la cuisine ? lança-t-elle. La salle à manger coûte trop cher à chauffer.» La crise du crédit, l'envolée du pétrole, les coûts exorbitants de la nourriture semblent avoir frappé comme un tsunami d'inflation gigantesque.
Vélo.A Londres, ses effets sont bien pires que partout ailleurs en Europe. Pour ceux qui vivent en HLM, les choses vont mal car, suivant la logique idiote qui gouverne le monde, le fait que les Américains ne peuvent payer leur garage à trois voitures a fait grimper les prix en flèche à Londres. Certains aliments de base ont augmenté de 16 % quasiment du jour au lendemain et les coûts du carburant semblent grimper de 25 à 50 % tous les deux ou trois mois. On annonce des taux d'inflation zimbabwéens, même si le gouvernement tente de rester impassible, estimant la montée de l'inflation à un peu plus de 3