Marco Tullio Giordana s’est fait connaître en France avec Nos meilleures années en 2003. Cette saga racontait les quarante dernières années de l’Italie. Et retraçait les espoirs et les errements de la génération de 1968, via l’histoire d’une famille. Il avait aussi évoqué le terrorisme avec Maudits je vous aimerai (1980), La caduta degli angeli ribelli (1981), et l’Italie de la fin des années 80 avec la Voiture de papa qui vient d’être traduit en France (JC Lattès). Admirateur de Pasolini, auquel il a consacré un livre et un film (1995), ce cinéaste de 57 ans a réalisé les Cent Pas en 2000 : un film d’une efficace sobriété sur un jeune Sicilien tué par la mafia. Son nouveau film, Une histoire italienne, sort en salles le 9 juillet.
Après le film «Nos meilleures années», sur l’Italie de 1966 aux années 2000, vous signez, en France, «la Voiture de papa». Un roman où trois anciens militants d’extrême gauche se retrouvent pour liquider leur passé et leurs utopies. C’est le visage d’une génération cynique et d’un pays désabusé…
Ce livre, écrit en 1986 et publié en Italie en 1990, devait être un film, mais, je n’ai jamais trouvé le financement pour le réaliser. Je voulais raconter l’Italie des années 80, la fin du terrorisme, cette période charnière qui annonçait l’avènement de Silvio Berlusconi et la fin de la bourgeoisie italienne. Je ne pouvais imaginer que le rôle du juge [l’un