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Libération

Un Ivan le Terrible orwellien

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par James MEEK
publié le 30 août 2008 à 4h47

James Meek

Né à Londres en 1962, James Meek a grandi à Dundee. Journaliste, grand reporter depuis 1985, il a vécu en Russie, de 1991 à 1999. Il vit actuellement à Londres et collabore au Guardian, à la London Review of Books et à Granta. En 2004, ses reportages sur l'Irak et Guantanamo ont reçu de grands prix internationaux. Son roman Un acte d'amour est un best-seller international et sera porté à l'écran par Johnny Depp. Son dernier roman Nous commençons notre descente, aux éditions Métailié, est sorti tout récemment en librairie.

Tous les samedis, l'actualité vue par un intellectuel, un écrivain, un artiste. La semaine prochaine : Serge Bouchard

Samedi

Satire anti-Poutine sur une Russie future

Je vais rendre visite à ma jeune soeur sur la côte sud. Ça doit faire quinze ans qu'elle a changé de nom et qu'elle a été ordonnée dans le «Western Buddhist Order». Sa sérénité m'apaise. Je viens d'avoir un accès de colère, à la gare de Victoria lorsque, sur le grand écran d'informations suspendu dans le hall, j'ai vu un blindé russe transport de troupes foncer en cahotant sur une route de Géorgie. Cela dure depuis des jours maintenant et j'ai mis au point des stratégies pour me calmer. L'une d'elles est de penser à la gigantesque statue de Staline au milieu de Gori.

Je suis moins en colère contre les Russes qui envahissent et occupent la Géorgie si j'y pense comme à une compétition entre trois peuples - les Russes, les Géorgiens et les Ossètes -