Julien Clerc
Son premier 45 tours, la Cavalerie, est sorti en mai 1968. Au même moment, Gérard Manset débutait également chez Pathé-Marconi. Depuis, il y a eu des changements, des ruptures, des retrouvailles, qui allaient tour à tour fâcher et réjouir les fans de la première heure, le fameux Club des Patineurs. C'est le même homme qu'on vient rencontrer pour ses 40 ans de carrière, l'interprète de la Petite Sorcière malade et de Femmes, je vous aime, mélodiste, timbre de voix revendiqué de la chanson française, pour parler de ce dont il n'a pas la paternité, les textes. Réalisé par Benjamin Biolay et Bénédicte Schmitt, son nouvel album Où s'en vont les avions ? a été écrit avec Carla Bruni, Benjamin Biolay, Jean-Loup Dabadie, Gérard Duguet-Grasser, Maxime Le Forestier, David MacNeil et. Gérard Manset.
Pour la première fois, vous n'avez pu vous appuyer sur les textes d'Etienne Roda-Gil, votre parolier fétiche. Y avez-vous pensé durant cet album ?
Oui, tout le temps. Etienne avait une façon extrêmement personnelle d'écrire. Des flashs, qui n'avaient rien à voir avec l'idée que je me faisais de la chanson populaire. Il a amené des angles. C'était héroïque, mais, au bout de dix ans, je connaissais ses sortilèges. On n'avait toujours pas dit «je t'aime». J'ai eu besoin de changements. Tout ça pour arriver à un seul album en tête à tête, Utile (1992). On se retrouvait après une fâcherie, il venait de perdre sa femme et moi, j'avais besoin de me r