Le retour de Jean-Marie Le Pen au Front national n'est peut-être pas pour demain. Voilà deux semaines qu'une décision de justice a rendu à l'eurodéputé son titre de président d'honneur du Front national. Toujours exclu du parti, celui-ci retrouve donc tout de même un droit de présence dans toutes les instances dirigeantes du Front national, du bureau exécutif à la commission de discipline, en passant par la commission d'investiture. Un retour que, selon plusieurs frontistes, Marine Le Pen est moins que jamais disposée à accepter.
La présidente du Front national a pour cela une excuse toute trouvée : la campagne présidentielle. Soit six mois durant lesquelles l'équipe de campagne de Marine Le Pen, composée de proches de celle-ci, va dans les faits prendre le dessus sur les instances du parti. «Disons que les instances vont être mises au repos, sourit un cadre frontiste. Concernant la commission de discipline, on peut toujours prononcer des suspensions provisoires et reporter à plus tard la comparution des personnes concernées. Et pour les investiture, disons qu'il y a aussi des arrangements possibles». Des dispositions qui n'ont pas échappé à l'entourage de Jean-Marie Le Pen : «Marine Le Pen semble fermement décidée à ne pas appliquer cette décision de justice. Nous n'avons toujours reçu aucun calendrier des réunions prévues. Mais il ne faut pas oublier que Jean-Marie Le Pen est désormais libre d'utiliser son bureau au siège du parti !».
Sur le plan judiciaire, le Front national n'a pas encore indiqué s'il ferait ou non appel de la décision du tribunal de grande instance de Nanterre.